
Adeline Rapon raconte son retour en Martinique, l’île de son père, qu’elle n’avait pas revue depuis vingt ans. Dans une approche directe et sensible, elle documente la vie quotidienne dans les marges de la communauté LGBTQIA+ locale, sur fond de tensions sociales et d’un héritage colonial toujours présent.
Ses photographies prises entre 2022 et 2025 témoignent de ce qui reste peu visible, mais aussi de ce qu’elle initie sur place : "Kozé", co-créé avec Sterelle Félix-Théodose, ou encore "Le Bar Lesbien", une première en Martinique. À travers ces espaces de rencontre, de fête et de résistance, elle affirme la possibilité de vivre au grand jour, malgré un environnement conservateur.
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Adeline Rapon tells the story of her return to Martinique, her father's island, which she hadn’t seen in twenty years. With a direct and sensitive approach, she documents everyday life on the margins of the local LGBTQIA+ community, against a backdrop of social unrest and a lingering colonial legacy.
Her photographs taken between 2022 and 2025 bear witness to what remains largely unseen, as well as to what she helps build: Kozé, co-created with Sterelle Félix-Théodose, and Le Bar Lesbien, the first of its kind in Martinique. Through these spaces of gathering, celebration, and resistance, she asserts the possibility of living openly, despite a conservative and challenging environment.

en partenariat avec La Station Culturelle, commissariat Eline Gourgues.
« La violence de mon père était à plusieurs niveaux. Physique, émotionnelle, dans son abandon. Je n’ai connu sa Martinique qu’enfant et par les congés bonifiés, coincée dans une maison où ma maman n’avait pas le droit de se déplacer sans lui.
Vingt ans se sont écoulés, vingt ans à être privée de voir cette île pourtant aussi mienne, vingt ans à essayer d’obtenir des bribes d’elle. Jusqu’à me faire une raison et faire des recherches de mon côté. [...] Ma vie martiniquaise est queer, politiquement, culturellement. Ces images sont une fenêtre sur celleux qui m'ont accueillie, crient et dansent à mes côtés. »
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« My father was violent on multiple fronts: physically, emotionally, in his abandonment. As a child, I only knew his version of Martinique: I returned there every 3-4 years through subsidized trips allotted to civil servants from overseas departments. On site, I was stuck in a house where my mother wasn't allowed to leave without my father.
Twenty years passed—twenty years deprived of seeing this island, despite it also being mine—twenty years of trying to get snippets of it… Until I came to terms with it and did some research on my own. [...] My Martinican life is queer: politically and culturally. These images are a window onto those who welcomed me, who cheer and dance alongside me. »

"Queeribéen·ne", éditions Revers, 2025



"Queeribéen·ne", éditions Revers, 2025

